En 2024, tout le monde possède une brosse à dents. Et de même, tout le monde possède un smartphone. Ce petit objet connecté est devenu un instrument de première nécessité dans toutes les poches, qui s’en passe encore à l’heure actuelle ? Bien pratique et rendant nombre de services, certes. Mais aurait-il une face cachée ? Serait-il un facteur de moins bonne santé, voire de décès prématuré ? C’est l’avis du docteur Yannick Guillodo, médecin du sport, dans son livre « Le smartphone tue ». Vers l’Essentiel vous partage un résumé de son livre et de sa pensée.
Une utilisation croissante et parfois… inquiétante.
Un belge utilise en moyenne cet outil entre 3 et 4h par jour pour ses appels, messages, bien sûr, mais aussi pour scroller les réseaux sociaux, utiliser une appli GPS, prendre des photos, lire les news, … Une utilisation qu’on peut juger raisonnable et « utile ».
Là où cela peut devenir problématique, c’est quand on fait le constat que la jeune génération passe parfois jusqu’à 15h sur son téléphone !
Le smartphone a changé nos habitudes de vie.
On ne sort plus de chez soi pour faire les courses, on les commande sur internet et on les reçoit sans bouger de son fauteuil. Exit les balades dans la nature, on scrolle son fil d’actu. Traîner en ville, c’est obsolète, beaucoup plus simple de comparer les prix sur Amazon ou chatter avec ses potes sur Messenger !
Une flemme généralisée, qui supplante toute envie de productivité ou d’efforts, puisque tout est disponible tout le temps, dans la poche, et sans difficulté.
« En 2022, 60% des temps libres des belges était dédié au smartphone ! »
En quoi est-ce finalement si inquiétant ?
Le smartphone entraîne la sédentarité
C’est que 1 heure de smartphone en plus, c’est 1 heure de sédentarité en plus ! Or, études médicales à l’appui, 1 heure de sédentarité en plus, c’est 5 à 12% de décès prématurés en plus. Et là, on ne parle que d’une heure ! Imaginez 15h de smartphone par jour !
Le smartphone remplace des heures de sommeil
Dans les 20-30 dernières années, on a perdu 1 heure de sommeil en moyenne. Or, 1 heure de sommeil en moins, c’est 20% de risques en plus de faire du diabète. Ici, le smartphone n’est pas le seul concerné, la télévision, les tablettes, ont aussi leur rôle dans ce couché-tard / lever-fatigué. Mais on sait que chez les jeunes, les écrans de télévision sont en train progressivement de disparaître, au profit du smartphone.
L’alimentation est un problème de santé public, créant de l’obésité
Manger devant son écran de smartphone, en scrollant, retarde la sensation de satiété. On grignote, puis on continue à scroller, et on regrignote.
Conclusion sur les effets néfastes du smartphone sur la santé physique
Comme vu dans les 3 points précédents, nous avons donc 3 piliers majeurs de la santé, à savoir :
- Plus bouger
- Mieux manger
- Bien dormir
Ces 3 piliers de la prévention sont directement ou indirectement détruits quotidiennement par le smartphone ! De plus, chez les enfants, tout est multiplié ! La capacité physique diminue chaque année. Ils sont de moins en moins endurants, de moins en moins aptes physiquement.
Au lieu de traîner en rue avec les copains après l’école, courir, jouer, ils s’affalent dans le fauteuil et scrollent sans fin des vidéos TikTok abrutissantes.
Comment faire pour régulariser cet usage des écrans ?
Il n’y a pas de solution miracle, il s’agit bel et bien d’une addiction, comme une autre.
Ne faudrait-il pas réglementer, au même titre que la consommation d’alcool ou la conduite d’un véhicule. Ne serait-il pas une nécessité de santé publique de donner des informations et recommandations, comme sur un paquet de cigarettes ?
Il va falloir s’orienter dans certaines directions claires ! Pas besoin de révolution ! Juste quelques recommandations.
- Maximum 3 heures par jour, qui est suffisant pour l’aspect « Communication / téléphonie / correspondances »
- Revenir à des moments de reconnexion à la vie normale, le dimanche par exemple. Durant ces moments, le smartphone redevient seulement un téléphone et reste dans le hall.
- Se réapproprier de vraies discussions à table, prendre le temps de s’intéresser aux amis / membres de la famille
- Revenir à des pratiques d’avant, par exemple se rendre dans une librairie pour trouver le dernier livre, plutôt que le commander sur internet. Donner rendez-vous à un copain et se voir autour d’un repas ou d’un verre, plutôt que de passer 2 heures à « chatter » sur Instagram ou en visio.
Les politiques n’ont pas pris du tout la mesure du danger du smartphone par rapport à la santé physique. Un jour, ils seront obligés d’agir, comme sur la cigarette. Ce sera un long périple, inévitable, selon le docteur Guillodo. C’est à nous, consommateurs, de faire bouger les choses en modifiant nos habitudes.